Sud-Kivu : Les femmes de la société civile dénoncent le viol comme arme de guerre dans l’Est de la RDC

Les femmes de la société civile du Sud-Kivu tirent la sonnette d’alarme face à l’usage croissant du viol comme arme de guerre dans les conflits armés qui ravagent l’Est de la République démocratique du Congo .
Lors d’un point de presse tenu à Bukavu ce mercredi 13 février 2025, elles ont exprimé leur indignation face à la multiplication des violences sexuelles et sexistes dont les femmes et les jeunes filles sont victimes.
« Malgré l’existence de lois nationales et d’engagements internationaux, ces crimes continuent d’être commis en toute impunité », ont-elles dénoncé.
Selon ces activistes, la province du Sud-Kivu est, depuis plusieurs décennies, le théâtre de conflits internes et régionaux où les femmes sont devenues des cibles privilégiées des groupes armés.
« Nous avons recensé au moins 12 cas de viols entre janvier et février 2025, principalement dans les territoires de Kalehe et Kabare, où les affrontements entre les FARDC et le M23/RDF sont intenses », ont-elles rapporté.
Elles ont particulièrement mis en avant le cas tragique d’une jeune fille de 16 ans, grièvement blessée par balles le 10 février à Miti. « Elle a été attaquée par des militaires incontrôlés après avoir refusé d’être violée. C’est un acte barbare qui illustre le degré d’impunité dont jouissent ces criminels », ont-elles déploré. La victime reçoit actuellement des soins médicaux.
Face à cette situation dramatique, les femmes de la société civile haussent le ton. Elles dénoncent « une arme de destruction massive utilisée contre les communautés locales, en particulier les femmes ».
Elles exhortent la communauté internationale à agir : « Les auteurs de ces crimes de guerre doivent être poursuivis et jugés. Nous ne pouvons pas continuer à voir nos sœurs souffrir sans justice ».
Elles interpellent également le gouvernement congolais pour qu’il mette en place des mesures concrètes de protection et une prise en charge efficace des survivantes. « Nous exigeons une réponse rapide et adaptée à la gravité de ces crimes. Les victimes ne doivent pas être abandonnées », ont-elles insisté.
Par ailleurs, elles demandent aux parties belligérantes de cesser immédiatement les hostilités, rappelant que ces affrontements aggravent encore la vulnérabilité des femmes et des enfants dans la région.
« Il est temps que justice soit rendue et que ces atrocités ne restent plus impunies », ont-elles conclu, lançant un appel vibrant à une mobilisation nationale et internationale contre ces violences.
Pascal Mushiarhamina