RDC/Nord-Kivu : violence à Walikale, MSF et les civils en danger

L’escalade des affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le M23/AFC, ainsi que leurs alliés respectifs, a atteint la ville de Walikale, dans le Nord-Kivu, le 19 mars, mettant en danger les populations civiles et piégeant le personnel de Médecins Sans Frontières (MSF) à leur base et à l’hôpital.
Selon un rapport de MSF publié ce mercredi 2 avril 2025, la situation dans le territoire de Walikale ne cesse de se dégrader. La violence a gravement affecté l’accès aux soins de santé, car 80 % de la population a fui la ville face aux tirs d’artillerie et aux hostilités croissantes.
Plus de 700 personnes déplacées se sont réfugiées à l’hôpital général de Walikale, exerçant une pression considérable sur des ressources médicales déjà limitées.
« Nos équipes doivent suspendre leurs activités médicales lorsque des combats éclatent et ne peuvent pas se déplacer en toute sécurité. La sécurité de notre personnel et de nos patients est notre priorité absolue« , déclare Natalia Torrent, responsable des programmes de MSF au Nord-Kivu.
Des tirs intenses ont été entendus à proximité de la base de MSF, mettant en évidence les risques extrêmes auxquels sont confrontés les travailleurs de la santé et les populations locales. Il y a deux semaines, un tir croisé a touché la base logistique de MSF, endommageant des structures et plusieurs véhicules.
De plus, des explosions massives ont eu lieu près de l’hôpital général de Walikale, où MSF collabore avec le ministère de la Santé pour fournir des soins essentiels.
Les difficultés logistiques persistent, avec l’absence de routes ou de voies aériennes praticables pour acheminer les fournitures et le personnel. La dernière livraison aérienne date du 17 janvier et l’aéroport demeure inopérationnel, compliquant davantage l’acheminement de l’aide humanitaire.
« D’ici deux semaines, nos équipes sur le terrain commenceront à faire face à des pénuries de médicaments essentiels, ce qui rendra encore plus difficile la fourniture d’une assistance médicale urgente« , s’inquiète Natalia Torrent.
Face à cette crise, MSF appelle une fois de plus toutes les parties belligérantes à respecter et protéger les civils, les infrastructures médicales et le personnel de santé.
L’organisation exhorte également à la facilitation de l’acheminement de l’approvisionnement médical dans la région et à garantir un accès sûr aux soins pour toutes les personnes affectées par le conflit.
Depuis 15 ans, MSF soutient l’hôpital de Walikale en collaboration avec le ministère de la Santé, notamment pour la prise en charge des services de maternité, de pédiatrie et de néonatologie.
MSF fournit également des soins de santé mentale aux victimes de violences sexuelles et sexistes à la clinique de Tumaini et soutient une dizaine de centres de santé de la zone pour les soins généraux.
Rédaction