Paix et Sécurité : la SFPS réitère son message contenu dans le mémo déposé, appelant à l’inclusion de toutes les parties prenantes, notamment les femmes et les jeunes filles, pour une meilleure appropriation du processus de paix en RDC, tout en examinant les différentes commissions qui composent le pacte social

Ce mardi 15 avril 2025, dans la somptueuse salle du Sultani Hôtel, au cœur de la commune de la Gombe à Kinshasa, la Synergie des Femmes pour la Paix et la Sécurité (SFPS) a tenu un atelier d’informations d’une importance capitale.
À l’ordre du jour : la présentation des réalisations récentes, l’actualisation de son Plan d’Actions Prioritaire (PAP) et sa position officielle face au « Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC et dans les Grands Lacs », une initiative conjointe de la CENCO et de l’ECC.
Devant un parterre de médiatrices, partenaires, acteurs de la société civile et partisans de la paix, la SFPS a lancé un appel vibrant : « Nous ne voulons plus être conviées à la table de la paix comme simples spectatrices, mais comme actrices à part entière, avec voix, expertise et vision. »
Une mémoire vive au service de la paix
Forte de son implication dans les processus de paix de Luanda et de Nairobi, la SFPS a rappelé, par la voix de ses représentantes, qu’elle ne pouvait accueillir le Pacte Social les yeux fermés.
Elle salue l’initiative, mais y exige sa place légitime. Dès le 6 février 2025, l’organisation a déposé un mémo contenant ses contributions concrètes. Ce geste marque un engagement sans réserve, mais aussi une vigilance assumée.
Un socle juridique incontestable
Le plaidoyer de la SFPS repose sur un arsenal juridique solide : la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, ses résolutions connexes, la CEDEF, le Protocole de Maputo, la Déclaration de la CIRGL, ainsi que les textes nationaux tels que la Constitution de la RDC, la loi sur la parité et le Plan d’Action National pour la mise en œuvre de la 1325.
« Nous ne faisons que ce qui nous est vivement recommandé par la loi », a rappelé Mme Elodie Ntamuzinda W’Igulu, membre active de la SFPS.
Elle a souligné que le temps de la paix portée par les femmes est venu : « Nous avons assez marché, soigné, pleuré, formé, nourri, dénoncé… Il est temps d’agir à la racine. »
Pour une participation pleine et entière
La SFPS réclame une participation effective et non symbolique aux commissions thématiques du Pacte. Pas de quotas de façade, pas de représentations décoratives, mais une présence féminine consciente, compétente et contributive.
Parmi les commissions visées : Défense et sécurité, Cohésion sociale, Diaspora, Arts et sport, Infrastructures transfrontalières, Universitaires pour la paix, et surtout, la création d’une
Commission thématique Genre, Inclusion, Femme, Paix et Sécurité.
Une requête entendue.
Dans une réponse officielle de la CENCO-ECC, le Secrétariat permanent du Pacte Social a salué l’engagement de la SFPS et l’a invitée à intégrer formellement les travaux des ateliers citoyens et commissions thématiques, tout en l’encourageant à approfondir sa compréhension des objectifs à travers le Guide du Pacte Social.
Le bon moment, c’est maintenant
En conclusion, la SFPS a tenu à rappeler que les femmes ne réclament pas la paix, elles la construisent. Et le temps d’attendre est révolu. « Le bon moment, c’est maintenant. Les bons acteurs, c’est chacun de nous », a martelé Mme Ntamuzinda.
Elle a appelé à l’unité de toutes les parties prenantes pour traduire les engagements en actions durables et inclusives.
Et de conclure par une citation pleine de sens : « Ce n’est pas le temps qui passe… c’est nous qui passons », disait Oswald Muhemeri.
Mais la SFPS, elle, refuse de passer sans avoir contribué à construire une paix véritable.
Pascal Mushiarhamina