Nord-Kivu : Le calvaire des enseignants impayés à Rutshuru, Masisi, Goma et Nyiragongo

Depuis janvier 2025, les enseignants des écoles publiques de plusieurs territoires du Nord-Kivu vivent un véritable cauchemar : quatre mois sans percevoir leur salaire.
Dans les zones de Rutshuru, Masisi, Goma et Nyiragongo, la situation devient de plus en plus intenable, plongeant les familles dans la précarité.
Ce retard de paiement touche principalement les enseignants rémunérés par CARITAS Goma, mais également ceux pris en charge par les banques. Depuis la chute de Goma aux mains des rebelles du M23/AFC, toutes les institutions bancaires y sont restées fermées, rendant impossible toute opération financière.
Résultat : les enseignants vivant dans les zones sous contrôle de la coalition M23-RDF n’ont plus accès à leur rémunération depuis plus de quatre mois.
« À Rutshuru et Masisi, malgré les vacances de Pâques, plusieurs écoles ont dû fermer leurs portes bien avant, faute de moyens pour fonctionner », déplore Aimé Mukanda Mbusa, notable et défenseur Sans Frontières de Rutshuru.
La situation est tout aussi critique pour les écoles privées. Dans les zones sous occupation, les parents éprouvent d’énormes difficultés à payer les frais scolaires à cause d’une crise économique qui ne cesse de s’aggraver.
Face à cette urgence humanitaire, les enseignants lancent un appel au gouvernement congolais pour que leurs salaires soient versés par des moyens alternatifs comme les services de transfert mobile (M-Pesa, Airtel Money, Orange Money). « C’est possible, facile et rapide », insistent-ils.
Le plaidoyer s’élargit à tous les agents de l’État qui, eux aussi, subissent les effets de cette crise. Depuis janvier, la circulation monétaire est quasi inexistante au Grand Kivu en raison de la fermeture des banques à Goma et Bukavu.
Les populations locales, désespérées, ne réclament qu’une chose : le rétablissement urgent de la paix afin de permettre un retour à la normalité dans la vie socio-économique de la province.
Hope Patrick depuis Goma