Justice

Bukavu : ouverture du procès des militaires poursuivis pour désertion et crimes graves à Kabare

Le tribunal militaire de garnison de Bukavu a ouvert, ce lundi 10 février 2025, un procès contre 84 militaires des FARDC, accusés de crimes graves dans les territoires de Kabare et Kalehe au Sud-kivu.

Ces militaires sont poursuivis pour des faits d’intrusion, de pillage, de viol et d’assassinats ayant causé la mort de 12 civils. L’affaire suscite une forte attente de la part des victimes et des défenseurs des droits humains, qui réclament des sanctions exemplaires.

Dès l’ouverture de l’audience, les parties civiles ont été constituées et les prévenus identifiés. Les avocats des victimes exigent la peine capitale contre les coupables, estimant qu’une condamnation sévère est nécessaire pour restaurer la sécurité et la discipline au sein de l’armée.

Me Pascal Mupenda, avocat des parties civiles, a rappelé que cette affaire dépasse le cadre judiciaire et représente un enjeu majeur pour la stabilité nationale.

Les faits reprochés aux prévenus sont accablants. Selon les premières investigations, ces militaires auraient déserté leurs postes le 6 février, commettant divers crimes sur leur parcours de Kalehe à Kamanyola.

Les témoignages évoquent des actes de vandalisme, des violences sexuelles et des pillages ayant plongé la population dans la terreur. De nouveaux éléments indiquent également l’arrestation d’autres soldats à Uvira, suggérant une affaire encore plus vaste.

Pour les habitants de Kabare et Kalehe, ce procès est un moment décisif. Ils espèrent voir la justice faire son travail et obtenir réparation. Jérémie Basimane, élu du territoire de Kabare, a dénoncé des actes sans précédent et plaidé pour une indemnisation des victimes.

Il faut dire qu’ne marche de protestation avait d’ailleurs été organisée récemment pour exiger des comptes de la part des autorités.

L’audience de ce lundi a principalement porté sur la présentation des prévenus et la lecture des charges. Le juge président a suspendu les débats et fixé la reprise au mardi 11 février à 9h. Les prochaines étapes seront cruciales pour déterminer les responsabilités individuelles et les peines encourues.

Au-delà du verdict attendu, ce procès met en lumière les défis de discipline et de commandement au sein des FARDC. Son issue pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité et contribuer à la restauration de la confiance entre l’armée et la population.

Pascal Mushiarhamina

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