Sud-kivu : les victimes des crimes internationaux dans l’est de la RDC exigent la mise en oeuvre des recommandations et conclusions du rapport mapping pour la paix durable

Les victimes des crimes de massacre commis depuis le début de la guerre en RD Congo, ont manifesté ce mercredi 30 Octobre à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.
Dans leur mémorandum adressé au gouverneur de province, ces victimes des guerres survenues à Bukavu ont, à travers leurs différentes organisations exprimé leur indignation « face au silence observé 28 ans déjà depuis le début de la guerre dans le Sud-Kivu ».
Ces organisations dénoncent notamment « les crimes internationaux et crime de masse » orchestrés dans la ville de Bukavu pendant cette période, et dont les autorités semblent avoir oubliés. Ces derniers interpellent à cette occasion la communauté internationale sur cette situation. Afin que les coupables soient jugés par rapport à leurs actes.
Recommandations
Dans ce document déposé par Richard Mukangala (l’un des responsables de ce mouvement) dans les mains du représentant du vice-gouverneur ad-intérim Jean-Jacques Elakono (empêché), les victimes ont formulé des recommandations suivantes :
•Que la protection des sites de massacres commis dans la ville de Bukavu et les territoires de la Province soit garantie par un Edit provincial et inscrite parmi les actions prioritaires du Gouvernement provincial en vue de promouvoir la paix sociale et l’harmonie entre les populations ;
•Que le processus de l’Etablissement de la vérité sur les causes des crimes de masse et des violences sexuelles liées aux conflits soit facilité par l’établissement d’une commission Provinciale Vérité et Réconciliation, comme il en est le cas pour la province du Kasaï Central ;
•Que les mécanismes de la Justice transitionnelle soient mis en place afin que les victimes des atrocités de 1996 à nos jours accèdent à la justice, la réparation et que les mesures courageuses soient prises pour que les auteurs répondent de leurs actes devant une juridiction indépendante et impartiale ;
•Que principes de vetting soient effectifs afin que les personnes accusées d’avoir participé ou facilité la commission de ces crimes ou toutes autres activités criminelles tant à Bukavu que sur le territoire national ne soient pas nommées dans les instances de prise des décisions de peur de bloquer tout le processus de la justice et de la réparation au profit des victimes ;
•Que les autorités provinciales collaborent avec le Bureau du Procureur près la cour Pénale Internationale afin que tous les crimes commis à Bukavu en particulier et au Sud-Kivu en général, soient enquêtés, documentés et que les auteurs soient arrêtés, poursuivis en justice et condamnés ;
•Que les autorités nationales et Provinciales soutiennent les actions de plaidoyer menées par le Prix Nobel de la Paix 2018, Dr Denis Mukwege visant à réclamer l’établissement d’un Tribunal Pénal International pour la RD Congo, et à défaut, la mise en place des chambres mixtes spécialisées pour lutter contre l’impunité des crimes de masse que la RDC ne cesse d’enregistrer.
A travers cette manifestation « pacifique », les organisateurs de cette dernière ont profité de cette occasion pour louer les efforts du Gouvernement national dans l’établissement du Fonds National de Réparation au profit des victimes de viol et des violences sexuelles liés aux conflits et d’autres crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité. Un geste qui a été saluée par le représentant de l’autorité qui a promis de parvenir leur mémorandum à qui de droit.
Signalons qu’après avoir sillonné différentes artères principales de la ville, ces victimes, réunies en différentes organisations ont eu comme point le bureau du gouverneur de province à Nyamoma où leur mémo a été déposé.
Rédaction